Pas sûr que cette question puisse faire l'objet d'un sujet au baccalauréat de Philosophie mais on peut tout de même se la poser. Si nous sommes en grande majorité des usagers de la route responsables et conscients de l'intérêt des radars automatiques en matière de sécurité routière, il n'est pas rare de pester lorsqu'on se fait flasher.
Quelques-uns éprouvent un profond mépris à l'égard des radars et le font savoir en s'adonnant à des actes de vandalisme voir même de pure sauvagerie. Du simple tag à l'immolation par le feu, tous les coups sont permis.
D'autres empruntent une voie plus pacifique pour exprimer leur hostilité. C'est le cas d'un jeune motard dans le nord qui a jeté son dévolu sur le langage non verbal pour faire passer son message aux autorités. Soucieux de signer ses clichés destinés du Centre Automatisé de Constatation des Infractions Routières, son choix s'est naturellement porté sur le doigt d'honneur, tout un symbole.
"Distingué" diront certains, "dangereux" diront d'autres, il faut reconnaitre que piloter une moto d'une seule main à plus de 200 km/h, ça ne fait pas bon élève.
Au printemps 2021, les autoroutes A1 et A25 ont donc accueilli l'artiste de 24 ans dans les secteurs de Bailleul et de Seclin pour une série de shootings mettant en scène toute l'étendue de sa maîtrise gestuelle. Néanmoins pudique et attaché à sa vie privée, il avait pris soin de masquer sa plaque d'immatriculation pour conserver l'anonymat. C'était sans compter sur la ténacité des membres de son fan club au sein de la Police qui s'étaient lancés corps et âme à sa recherche. Après avoir réduit la liste des auteurs potentiels à une vingtaine de personnes, les agents ont fait du porte à porte pour finalement débusquer le propriétaire de ces œuvres photographiques à Tourcoing. Malgré ses efforts, l'anonyme a été démasqué, trahi par le silencieux custom installé sur sa moto et par le bornage de son téléphone dans les zones où il a été flashé.
Dans la mesure où une affaire similaire a déjà fait jurisprudence, les faits d'outrage par extension ne seront potentiellement pas retenus contre lui. En revanche, les excès de vitesse et la dissimulation de sa plaque d'immatriculation risquent de lui couter cher...
En somme, adresser un doigt d'honneur à un radar automatique peut avoir un véritable effet booster sur les autorités qui n'hésitent pas à employer les grands moyens pour retrouver son auteur.
Morale de l'histoire, quand on est en tort, mieux vaut faire profil bas qu'avoir le doigt levé.
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