Peut-être une bonne nouvelle pour les motards en formation et une moins bonne pour les futurs automobilistes, la reprise du permis moto pourrait se faire avant celle du permis voiture.
Depuis l'annonce du confinement, toutes les écoles de conduite sont fermées. À partir du 11 mai prochain, les conditions pourraient être réunies pour que les moto-écoles rouvrent leurs portes, ce qui n'est pas le cas des auto-écoles qui vont faire face à de nombreux obstacles comme l'explique Patrice Bessone, président du Conseil National des Professions de l'Automobile :
"La doctrine est que les motos et les poids lourds repartent avant les voitures aussi bien pour la formation que pour les examens. Les voitures posent problème à cause de la proximité physique des occupants, l'élève, le moniteur et l'inspecteur". Ce dernier estime que les cours et les épreuves motos pourraient reprendre entre le 11 et le 24 mai tout en restant prudent : "Nous n'y sommes pas encore, d'ici là les choses peuvent encore changer et surtout il reste beaucoup à faire pour organiser les cours et les épreuves en conformité avec les règles sanitaires pour éviter la contagion et la propagation du covid-19".
Dans une interview à BFMTV, le représentant de l'AFDM Pascal Wolf expliquait : "Pour les cours, les mesures sont simples. Il faudra nettoyer les motos entre chaque élève et leur demander de ne pas enlever leurs gants. Le temps pris pour le nettoyage raccourcira la durée des leçons".
Encore faut-il avoir une vision claire sur les dates d'examens et cela représente un problème majeur actuellement.
"Pour l'épreuve de circulation, l'examinateur et le moniteur sont en voiture pendant 40 minutes et ce n'est pas possible pour les raisons sanitaires que l'on connaît. Quant au plateau, les locaux dans lesquels les candidats se présentent sont généralement petits et on s'y bouscule. Mais surtout, une partie des élèves se rendent à l'examen en voiture avec le moniteur" souligne Pascal Wolf.
Quant à elle, l'épreuve théorique implique d'autres questions. Son passage peut se gérer facilement, mais c'est la préparation qui occasionne des difficultés. Cette nouvelle épreuve a été mise en oeuvre le 19 mars et n'a pas encore eu le temps d'être préparée. "Nous ne disposons que de 50 séries de questionnaires pour la moto, quand il y en a plus de 300 pour la voiture, ce n'est pas suffisant", remarque Pierre Malexis, coordinateur de l'AFDM.
Patrice Bessone, président du CNPA alerte sur la situation des auto-écoles et moto-écoles qui sont pour la plupart des petites entreprises. Après deux mois d'inactivité, beaucoup pourraient fermer et cela poserait un problème de maillage territorial. Dans certaines régions, les élèves pourraient avoir à faire des dizaines de kilomètres supplémentaires pour trouver un nouveau centre de formation. Mais il se montre d'autant plus inquiet au sujet des auto-écoles : "Les auto-écoles sont sous les radars. La Société oublie que nous formons des jeunes pour leur éviter des accidents. Ils ont besoin d'une voiture pour travailler, se déplacer car tous n'habitent pas en zone urbaine"
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